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Sur les trois théorèmes qui seront abordés dans cette page, un
seul est enseigné au Lycée : l'inégalité des accroissements finis. Le
théorème de Rolle et le théorème des accroissements finis ne sont vus
qu'au niveau BAC+1. Ils sont cependant importants. Ils permettent en effet de démontrer que si la dérivée est positive alors la fonction est croissante... |
Des théorèmes à la dérive...
Dans cette page, nous aborderons trois théorèmes. En règle générale,
ils sont peu employés.
Leur principal intérêt réside dans le fait qu'ils permettent de prouver
d'autres énoncés. Ils sont une sorte de pierre dans l'édifice différentiel.
Le théorème de Rolle.
Le théorème de Rolle n'est pas au programme du Lycée. Il n'est enseigné qu'au-delà du BAC.
Néanmoins, il est à la base de nombreux autres théorèmes qui eux sont
abordés.
Théorème de Rolle. f est une fonction continue sur l'intervalle [a ; b] et aussi dérivable sur ]a ; b[.
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Remarque : il est dit que f doit être dérivable sur ]a ; b[. Il faut prendre cette condition comme une condition nécessaire ou minimale. Si la fonction est dérivable sur l'intervalle [a ; b], ça marche aussi ! Et c'est même encore mieux !
Ce que dit le théorème de Rolle :
"Si l'on part d'un niveau et qu'à la fin, on revient à ce niveau, alors à un certain moment c, la dérivée f' s'est annulée." C'est par exemple le cas avec la courbe ci-contre. Mais attention : il peut y avoir plus d'un point c. L'unique chose que nous affirmons, c'est qu'il y en a au moins un ! |
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La preuve du théorème de Rolle : Le théorème de Rolle repose en partie sur le théorème liant extréma et nullité de la dérivée. Nous savons de la fonction f que :
L'intervalle [a ; b] est ce que l'on appelle un intervalle fermé
borné.
Là, nous devons envisager deux cas :
D'où le théorème de Rolle ! |
Le théorème des accroissements finis.
Le théorème des accroissements (à ne pas confondre avec l'inégalité du
même nom) est un conséquence du théorème de Rolle. Comme lui, il n'est
enseigné qu'après le BAC.
Ce théorème permet notamment de démontrer que si une dérivée est positive
sur un intervalle alors la fonction est croissante.
Théorème : des accroissements finis. f est une fonction continue l'intervalle [a ; b]. Si f est dérivable sur
l'intervalle ]a ; b[ alors il existe un point c
de ]a ; b[ tel que f'(c)
= |
Remarque : Comme pour le théorème de Rolle, la condition "f est dérivable sur ]a ; b[" est une condition minimale ou nécessaire. Si f est aussi dérivable ailleurs, alors c'est aussi très bien !
Explicitons ce théorème des accroissements :
"Si une fonction f est continue sur un intervalle [a ; b] et
dérivable sur ]a ; b[ alors à un certain point c
la tangente à la courbe a pour coefficient directeur Là encore attention : nous disons "il existe un point c". Cela signifie qu'il y en a au moins un. Mais il peut fort bien y en avoir une multitude... |
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La preuve de ce théorème : Notre démonstration s'appuiera sur le théorème de Rolle. En fait, on pourrait presque dire que le théorème des accroissements finis en est une conséquence. Nous savons au sujet de la fonction f que :
Intéressons-nous à la fonction g(x)
= f(x) -
Ainsi donc : g(a) = g(b) Enumérons les propriétés de cette fonction g :
Le théorème de Rolle est donc applicable à la fonction g.
D'où ce théorème ! |
L'inégalité des accroissements finis.
L'inégalité des accroissements découle du théorème liant signe de la
dérivée et sens de variation. Contrairement aux deux précédents théorèmes,
cette inégalité fait partie des différents programmes de Terminale.
Théorème : Inégalité des accroissements finis. f est une fonction dérivable sur un intervalle I. m et M sont deux réels fixés. Si pour tout réel x de I, f'(x)
est compris entre m et M
(autrement écrit m
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A quoi un tel théorème peut-il bien servir ? Ce théorème trouve toute son utilité dés que l'on aborde des fonctions sur lesquelles on a peu d'informations. Illustration avec ce qui suit : La fonction f est fort bien connue avant a = 1. Mais après, on ignore ce qu'elle devient. Le seul renseignement que l'on ait, est : "Après a = 1, sa dérivée
f' est toujours comprise entre m
= 0,5 Si l'on prend un réel b au-delà
de 1, il est impossible de connaître f(b). |
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La preuve de ce théorème : Pour démontrer le théorème de l'inégalité des accroissements finis, nous allons utiliser celui liant signe de la dérivée et variation de la fonction. Nous avons en fait deux inégalités à prouver. Notre démonstration aura donc deux phases. Ce que nous savons sur f :
Phase 1 : pour commencer la manoeuvre, intéressons-nous à la fonction g(x) =
f(x) - m.x g'(x) = (f(x) - m.x)' = f'(x) - m Or sur I, f'(x)
est plus grand que m.
D'où la première partie de l'inégalité. Phase
2 : la seconde partie de la démonstration sera exactement du
même tonneau que la première. h'(x) = f(x) - M Comme sur I, f'(x) est plus petit que M, alors la fonction h est décroissante sur tout l'intervalle I.
D'où la seconde partie de l'inégalité et le théorème. |