![]() |
Cette page aborde et approfondit des notions
effleurées en Troisième. En principe, elle s'adresse aux élèves de
Terminale Scientifique spécialité maths. Elle s'appuie sur la page
Juste au-delà de Z.
A son exemple, elle va parfois un peu plus loin que ce qui est nécessaire
pour le BAC.... Pour en savoir plus sur certains sujets, cliquer votre curseur sur le logo ![]() |
Après avoir regardé ce qu'il y avait juste au-delà de Z, nous allons aborder au travers de cet anneau deux notions importantes.
La première s'appelle PGCD. Elle conduit aux nombres premiers entre eux, au théorème de Bezout et à celui de Gauss.
La seconde se nomme PPCM. Elle complète la première.
Ces deux notions abordées en Terminale Scientifique ne sont pas spécifiques à l'anneau . Leurs études sur cet ensemble préfigurent ce qu'elles sont ailleurs. Voilà pourquoi nous allons regardé du côté de
.
Du côté des diviseurs communs : le PGCD.
PGCD est l'acronyme de Plus Grand Commun Diviseur.
Cette notation n'est pas en elle-même une nouveauté. En effet, la notion a été introduite en Troisième. Mais elle l'était alors pour les entiers naturels. Nous allons l'étendre à tous les entiers qu'ils soient négatifs ou positifs.
Pour avoir des choses en commun, il faut au moins être deux : c'est là la base du partage.
Prenons par exemple deux entiers positifs comme 36 et 48. Dressons les listes de leurs diviseurs respectifs.
Ceux de 36 | 1 2 3 4 6 9 12 18 36 |
Ceux de 48 | 1 2 3 4 6 8 12 16 24 48 |
Le plus grand de leurs diviseurs communs est clairement 12. On écrit alors que :
En fait, nous n'avons que des diviseurs positifs, ceux dans . Seulement nous avons pour vocation à travailler dans
.
Si 9 est un diviseur de 36, il en va de même pour -9. En effet, on a bien que :
Ceux de 36 | -1 -2 -3 -4 -6 -9 -12 -18 -36
1 2 3 4 6 9 12 18 36 |
Ceux de 48 | -1 -2 -3 -4 -6 -8 -12 -16 -24 -48
1 2 3 4 6 8 12 16 24 48 |
Une question se pose alors : c'est quoi alors le PGCD de 36 et 48 dans ?
Car si 12 peut clairement prétendre à cette distinction, on ne voit pas
pourquoi il n'en irait pas de même pour son opposé -12.
Cela nous fait donc deux PGCD en puissance ! Il nous faut donc donner une
nouvelle définition de la notion de PGCD !
Intéressons-nous à l'ensemble des diviseurs communs de 36 et 48.
Diviseur(36 ; 48) = {-12 ; -6 ; -4 ; -3 ; -2 ; -1 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 6 ; 12}
Une chose que saute aux yeux avec plus ou moins de rapidité est que n'importe lequel de ces entiers divise -12 et 12. Nous tenons là le source de cette nouvelle définition...
Définition (la vraie) du Plus Grand Commun Commun : Dire que le nombre d est un Plus Grand Diviseur Commun des nombres a et b signifie que :
|
Remarque : Lorsque nous parlons de nombres, nous
entendons entiers relatifs car nous travaillons dans l'anneau
. Cependant cette définition
du PGCD est valable dans n'importe quel anneau...
Avec cette définition, -12 et 12 peuvent prétendre au titre de PGCD de 36 et 48 ! En effet, n'importe lequel des diviseurs communs de ces derniers (que ce soit -6, 3 ou 4) divisent -12 et 12.
Une chose évidente est que les diviseurs dans
de 36 aussi sont ceux de -36.
Donc nous pouvons affirmer que les PGCD des couples (-36 ; 48), (36 ; -48) et
(-36 ; -48) sont aussi -12 et 12.
De manière générale, les PGCD de deux entiers relatifs (quelque soient
leurs signes) sont ceux de leurs valeurs absolues.
Ainsi au lieu de rechercher les PGCD de -456 et -678, s'intéressera-t-on
plutôt à ceux de 456 et 678.
Le truc en plus : le PGCD de deux
entiers relatifs existe-t-il toujours ? Voilà une question que nous avons omis de traiter. En effet, rien ne garantit deux entiers aient toujours un PGCD sinon notre bonne parole. Si l'existence d'un plus grand élément dans l'ensemble des diviseurs communs ne fait pas de doute, en revanche rien ne garantit qu'il vérifiera la condition 2 de la définition : tout diviseur commun c le divisera-t-il ? Cependant, malgré ce doute, la réponse est cette question est oui ![]() La seconde condition de notre définition fait que deux PGCD d'un même couple (a ; b) se divisent nécessairement mutuellement. On dit alors qu'ils sont associés. Or être associés dans signifie être égaux ou opposés... Dans ![]() |
Nous allons prouver que le PGCD de deux nombres existe toujours... Notre action ne concernera que les entiers naturels. En effet, si nous établissons l'existence pour eux alors il en ira de même pour tous les entiers de ![]() a
et b sont deux entiers positifs. On appelle Div(a ;b) l'ensemble de leurs diviseurs communs
dans Il nous reste à prouver que ce d
vérifie la
condition 2 de la définition... ![]() ![]() k.r est donc le reste de la divisions euclidienne de a par c. Or nous savons que ce reste est nul. Comme k est un entier strictement positif, c'est donc que r est égal à 0. Comme le reste r de la division euclidienne de d
par c est nul, c'est donc que tout diviseur positif c divise d. |
Pour conclure ce débarquement algébrique, nous allons définir ce que sont deux (et même plus) nombres premiers entre eux.
Définition de la priméralité de
deux
nombres entre eux. Dire que deux nombres sont premiers entre eux (ou étangers) signifie qu' un de leur PGCD est 1. |
Par exemple, -55 et 24 sont premiers entre eux car un de leur plus grand diviseur commun est 1.
De manière générale, deux entiers relatifs sont premiers entre eux si leurs deux PGCD sont -1 et 1.
Les chemins de théorème Bezout.
Le théorème de Bezout est un énoncé permettant de caractériser deux nombres
premiers entre eux sans pour calculer leur PGCD.
Certains voudraient vous faire croire que ce n'est que cela. Sauf que la
vérité ne s'arrête pas à ce théorème mais qu'elle y commence. Voici donc
l'histoire vraie de ce théorème.
A l'origine du théorème, il y a l'identité éponyme.
Proposition : (identité de
Bezout).
Si d est un PGCD des nombres a et b alors il existe deux nombres u et v tels que a.u + b.v = d. |
Là encore, précisons que par "nombre" nous entendons entier
relatif ! Mais cet énoncé est transposable dans bien d'autres anneaux
principaux...
L'identité de Bezout a une histoire et une démonstration.
La preuve de l'identité de Bezout On appelle I l'ensemble des entiers naturels de la forme a.n + b.m où n et m sont deux entiers relatifs. Nous allons démontrer que le PGCD D fait partie de cet ensemble. La première chose à dire est que I est non vide. En effet 0, a et b en font partie.
p appartenant à I, il existe deux entiers naturels u et v tels que : Comme tout élément de I, p est clairement divisible par les diviseurs communs à a et b. Il l'est donc en particulier pour le plus grand d'entre eux qu'est leur PGCD D. Il reste à prouver qu'il s'agit d'une égalité. La dernière étape va consister à démontrer que p est un diviseur commun à a et b Effectuons la division euclidienne a de p. Il existe donc un seul couple d'entiers naturels (q ; r) tels que : ![]() r = a - q . p = a - q . (a.u + b.v) = a . (1 - q.u) + b . v r est donc un élément de l'ensemble I qui est strictement plus petit que p.
De la même façon, on montre que p est un diviseur de b.
|
Ainsi il existe deux entiers u et v (peut-être plus ?) tels que 36.u + 48.v = 12 !
Le truc en plus : la
réciproque de cette proposition est fausse ! Cette proposition n'est vraie que dans un seul sens ! Toute égalité de la forme a.u + b.v = d ne fait pas nécessairement de d un PGCD de a et de b ! C'est cependant le cas si d est un diviseur de a et b ! Car seuls les plus grands de leur diviseurs communs peuvent vérifier ce genre d'égalité ! |
C'est à partir de l'identité de Bezout que l'on démontre ce si important théorème éponyme.
Théorème de Bezout. Dire que les nombres a et b sont premiers entre eux équivaut à dire qu' il existe deux nombres u et v tels que a.u + b.v = 1. |
|
Nous avons deux choses à démontrer. La première est que si deux nombres sont premiers alors on a l'égalité. La seconde est que si on a l'égalité alors on a des nombres premiers entre eux. Au boulot !
D'où le théorème ! |
On pourrait croire que le théorème de Bezout ne sert à rien. C'est en partie faux ! En voici quelques exemples d'application.
Une des conséquences fondamentales du théorème de Bezout est le théorème de Gauss qu'il sert à démontrer.
Théorème(Lemme) de
Gauss. a, b et c sont trois nombres (des entiers relatifs). Si c divise le produit a.b et si c est premier avec a alors c divise nécessairement b. |
|
La démonstration de ce si fondamental théorème sera un court sprint hyper-rapide ! Attention donc au départ ! La première chose à exploiter est que comme c divise le produit a.b alors il existe un entier k tel que a.b = c.k Ensuite, comme c et a sont premiers
entre eux, c'est donc qu'il existe deux
entiers u et v tels que a.u + c.v = 1. b = a.b.u + c.b.v = c.k.u + c.b.v = c . (k.u + b.v) Donc c divise b ! D'où le théorème de Gauss ! |
Gaussons-nous un peu !
Par exemple si 14 divise le produit 3.n, pouvons-nous dire que 14 divise
nécessairement n !
En effet, 14 et 3 sont premiers sont premiers entre eux et il y a Gauss !
Des propriétés pour le PGCD.
Le théorème et l'identité de Bezout que nous venons de démontrer sont à
l'origine de deux propriétés intéressantes. Les voici.
Propriétés : a et b sont
deux entiers relatifs.
|
|
Une chose que nous utiliserons pour les deux propriétés : quant on divise tous les termes d'une somme ou d'une différence, on divise celles-ci.
|
Une conséquence de la propriété 1
: si a divise b alors un PGCD de ces deux entiers est a. Cette conséquence peut paraître naturelle, il nous faut cependant la prouver. Comme a divise b alors il existe un entier naturel q tel que b = a.q. On peut alors écrire que : PGCD(a ; b) = PGCD(a×1 ; a×q) = a × PGCD(1 ; q) = a × 1 = a |
On pourrait croire ces deux propriétés sans utilité. Il n'en est rien car elles permettent l'élaboration de méthodes de calculs pour le PGCD.
Pour déterminer le PGCD de deux nombres, il existe globalement quatre méthodes :
Prenons par exemple encore -36 et 48. Décomposons-les en facteurs premiers. On peut donc écrire que :
-36 = (-1) × 22 × 32 et 48 = 24 × 3
Un PGCD de -36 et 48 est donc 2inf(2;4) × 3inf(2;1) = 22 × 31 = 12
Pour qu'élégante que soit cette méthode, elle requiert tout de même la décomposition des deux entiers en deux produits de facteurs premiers. Un travail qui est tout de même peu rentable au regard de ce qu'est un PGCD.
Le théorème
ci-dessous se démontre plus ou moins simplement avec l'aide du théorème
de Gauss et du principe "Combien puis-je caser de chaque pi
dans a et dans b ?"
En lui-même, l'algorithme d'Euclide n'est pas une nouveauté puisqu'il a déjà été vu en Troisième. On peut le résumer par le diagramme suivant :
Tel
qu'il a été vu en Troisième, l'algorithme d'Euclide ne concerne que les
entiers naturels. En fait en utilisant ce qui a été fait pour l'extension
de la division
euclidienne sur ,
il est possible de l'étendre à n'importe quels entiers relatifs.
C'est
notre propriété 2 qui légitime l'algorithme d'Euclide : PGCD(a ; b)
= PGCD(b ; reste de a par b).
Toute l'astuce de cet algorithme consiste à construire une suite
décroissante de restes positifs rn selon la méthode suivante :
Opérations | Reste | Commentaires | |
On divise a par b | ![]() |
r0 | (a ; b) et
(b ; r0) ont le même PGCD. 0 ![]() |
On divise b par r0 | ![]() |
r1 | (b ; r0) et
(r0 ; r1) ont le même PGCD. 0 < ![]() |
On divise r0 par r1 | ![]() |
r2 | (r0 ; r1) et
(r1 ; r2) ont le même PGCD. 0 ![]() |
... | ... | ... | ... |
On divise rn-1 par rn | ![]() |
rn+1 | (rn-1 ; rn) et
(rn ; rn+1) ont le même PGCD. 0 < ![]() |
.... | ... | ... | ... |
La première chose à dire est que les couples (a ; b), (b ; r0),
et tous les couples (rn ; rn+1) ont les mêmes
PGCD.
Ensuite, plusieurs questions surgissent de cette cascade de divisions euclidiennes
:
La première est : a-t-elle une fin ou
continue-t-elle ad vitam eternam ?
La réponse à cette question est simple. Cette cascade constitue une suite
strictement décroissante de restes qui sont avant tout des entiers
naturels.
Il existe donc un rang p pour lequel rp
= 0.
Après p, le processus s'arrête car la division euclidienne
par 0 n'existe pas !
La seconde est : comment trouve-t-on alors un PGCD
de a et b ?
En supposant que le processus s'arrête au rang p, un PGCD de a
et b est alors rp-1.
Mais pourquoi en est-il ainsi ?
De part la dernière division euclidienne, nous savons que : rp-2
= q . rp-1 + 0.
Donc rp-1 divise rp-2.
En conséquence, un PGCD de ces deux entiers
est donc rp-1.
En remontant la cascade, il vient donc que un PGCD de a et b
est rp-1.
Voilà donc ce qu'est l'algorithme d'Euclide et pourquoi il marche !
PGCD(56 ; 84) | = PGCD(4×14 ; 4×21) | car 56 et 84 sont divisibles par 4. |
= 4 × PGCD(7×2 ; 7×3) | car 14 et 21 sont dans la table de 7 | |
= 28 × PGCD(2 ; 3) | 2 et 3 sont premiers entre eux... | |
= 28 × 1 = 28 |
Cette méthode est efficace à condition de connaître ses tables et quelques tests de divisibilités comme ceux par 2, 3, 5 et 9...
Il existe certainement d'autres méthodes plus ou moins exotiques permettant de déterminer un PGCD. Si vous en connaissez, contactez-nous s'il vous plaît !
Du côté des multiples communs : le PPCM.
Une autre notion mythique de l'arithmétique est le Plus Petit Commun
Multiple. C'est quelque part l'alter -ego du PGCD. D'ailleurs, nous le verrons :
les deux notions sont plus liées qu'on ne le pense !
La notion de PPCM est quelque chose d'assez naturel dans .
Prenons par exemple notre couple vedette : 36 et 48. Pour connaître leur PPCM,
il faut auparavant déterminer leurs multiples communs. Pas tous évidemment car
il y en a une éternité mais au moins les premiers d'entre eux.
Pour obtenir les multiples communs à 36 et 48, il nous faut dresser les tables
de ces deux entiers.
Multiples de 36 | 36 72 108 144 180 216 252 288 324 360 .... |
Multiples de 48 | 48 96 144 192 240 288 336 384 432 480 .... |
Leur Plus Petit Commun Multiple est clairement 144.
Remarque ou pinaillage : certains esprits mesquins
pourraient objecter que le Plus Petit Multiple Commun à 36 et 48 est 0.
Dans l'absolu il est vrai que 0 est un multiple commun et qu'il est plus petit
que 144. Mais quel serait alors l'intérêt de cette notion de PPCM ?
Ce paragraphe n'aurait plus de raison d'être car il serait égal à 0 pour tous
les couples d'entiers. C'est pour cela que lorsque l'on parle de PPCM, l'on
entend multiple commun strictement positif.
Nous avons donc trouvé le PPCM de 36 et 48 dans .
Mais qu'en est-il dans l'anneau
?
Car dans cet ensemble, les multiples de 36 et 48 sont plus nombreux. Enumérons-les
plus simples. Il y a donc :
Multiples de 36 | -36 -72 -108
-144 -180 -216 -252 -288 -324
-360 .... 36 72 108 144 180 216 252 288 324 360 .... |
Multiples de 48 | -48 -96 -144
-192 -240 -288 -336 -384 -432 -480
.... 48 96 144 192 240 288 336 384 432 480 .... |
La notion de PPCM est alors victime de son sens premier. En effet, -288 est
clairement un multiple commun à 36 et 48. Qui plus est, il est inférieur à 144.
Même si ce dernier le divise !
Le PPCM doit demeurer le multiple commun le plus "simple" possible.
Dans notre exemple, les multiples communs les plus simples sont clairement -144
et 144.
Bref, c'est un beau bordel ! Comme pour le PGCD,
nous devons donc donner une nouvelle définition du PPCM pour pouvoir étendre
cette notion à .
Cette nouvelle définition est donc la suivante :
Définition (la vraie) du Plus Petit Commun
Multiple : Dire que le nombre m est un Plus Petit Multiple Commun des nombres a et b signifie que :
|
Remarque : Là comme ailleurs, le terme nombre est
synonyme d'entiers relatifs vu que nous travaillons dans l'anneau
. Mais la présente définition peut être étendue
à n'importe quel anneau pourvu qu'il ait les bonnes propriétés...
Le truc en plus : le PPCM de deux
entiers relatifs existe-t-il toujours ? Cette question peut paraître saugrenue. Cependant rien ne garantit que pour tous les couples d'entiers relatifs aient un PPCM avec les conditions fixées par notre définition. C'est en particulier la condition 2 qui peut faire capoter l'affaire : qu'est-ce qui nous dit qu'un multiple commun divisera tous les autres ? L'existence d'un tel nombre m d'un PPCM n'est pas acquise !
Cependant, tous les couples d'entiers relatifs non nuls admettent
un PPCM |
Que les multiples communs à deux entiers même relatifs existent, n'est un scoop. Par contre qu'il en existe un avec la seconde condition que nous avons fixée n'a rien d'acquis ! Appelons M+(a ; b) l'ensemble des multiples strictement positifs
communs à a et b. Nous allons prouver que ce multiple commun m vérifie la seconde
condition de notre définition. Supposons qu'il existe un entier n multiple commun à a et
b que m ne
divise pas. n = q.m + r et 0 < r < m r ne peut pas être nul car m ne divise n. Comme a divise n et m alors il existe deux entiers k et l tels que : n = k.a et m = l.a Revenons à l'égalité découlant de la division euclidienne. Elle devient donc : n = q.m + r d'où k.a = q.l.a + r d'où r = a . (k - q.l) a et r étant non nuls, il est clair que a divise r. En procédant de même et pour les mêmes raisons, on montre que b divise r. Ainsi donc r est un entier strictement positif qui est un multiple commun
à a et b. Arrêtons-nous trente secondes pour reprendre nos émotions et résumer ce que nous avons découvert. Nous avons établi qu'un élément de M+(a ; b) (c'est-à-dire le
reste r) était strictement plus petit que le plus petit élément de ce
sous-ensemble de Dans la vie courante, on dirait qu'il y a une couille dans le potage.
En maths, on dira que c'est absurde et qu'il y a là une contradiction. Tout multiple commun à a et b est divisé par m. Donc m vérifie la seconde condition de la définition. Il existe donc au moins un client pour notre définition. D'où l'existence du PPCM. |
Avec notre définition, les deux PPCM de 36 et 48 sont -144
et 144.
De même comme les multiples de -36 sont aussi de 36 alors les
couples (-36 ; 48), (36 ; -48) et (-36 ; -48) ont les mêmes PPCM que le couple
(36 ; 48) : il s'agit de -144
et 144.
A ce niveau, la seule méthode que nous ayons à
notre disposition pour trouver un PPCM de deux nombres est de dresser la liste
de leurs multiples et à prendre le plus petit d'entre eux.
A l'instar du PGCD, une autre méthode
consiste à décomposer les deux entiers en deux produits de facteurs premiers
et à utiliser le théorème suivant :
Prenons par exemple encore -36 et 48. Décomposons-les en facteurs premiers. Nous savons déjà que :
-36 = (-1) × 22 × 32 et 48 = 24 × 3
Un PPCM de -36 et 48 est donc 2sup(2;4) × 3sup(2;1) = 24 × 32 = 144.
Par contre, il n'existe pas (à ma connaissance) d'algorithme
d'Euclide pour les PPCM.
Cependant, ayant le PGCD de deux nombres, il est possible de trouver leur PPCM. Cela se
fait grâce au théorème suivant :
Théorème liant
PPCM et PGCD. a, b sont deux entiers relatifs quelconques. Si d est un PGCD de a et b et m un de leurs PPCM alors c le produit d.m est associé au produit a.b Autrement écrit : PGCD(a ; b) × PPCM(a ; b) = ± a × b |
|
La démonstration de ce théorème n'est pas à priori évidente. En fait, il suffit juste de connaître le truc... Soit d un PGCD de entiers a et b. a = d.a' et b = d.b' La première chose à dire est que a' et b' sont
premiers entre deux. d = PGCD(a ; b) = PGCD(d.a' ; d.b') = d . PGCD(a' ; b') D'où PGCD(a' ; b') = 1 Nous allons maintenant prouver que l'entier m = d.a'.b' est un PPCM de a et b. La première condition est de savoir si m est un
multiple commun. m = d.a'.b' = a.b' = a'.b La seconde condition précise que p doit diviser tout
multiple commun à a et b. z = k.a = k.d.a' et z = l.b = l.d.b' Concaténons ces deux égalités. Il vient alors que : k.d.a' = l.d.b' d'où k.a' = l.b'car d est non nul vu que c'est un PGCD ! Toujours est-il que maintenant, nous savons que a' est
un diviseur du produit l.b'. Quid alors pour notre multiple commun ? Et bien, il devient ce qui suit : z = l.b = q.a'.d.b' = q.m Ainsi donc m divise z. Autrement écrit, m divise tout multiple z commun à a
et b. d.m = d.a'.d.b' = a.b Sachant que dans l'anneau |
Ce théorème a trois conséquences sur le PPCM : la première concerne le PPCM de deux nombres premiers entre eux, la seconde est une propriété, la dernière un moyen indirect de le calculer.
Propriété : si a,
b et k sont trois entiers relatifs quelconques alors :
PPCM(k.a ; k.b) = k . PPCM(a ;b) |
Cette propriété découle directement de l'application du théorème à k.a et k.b ainsi que d'une propriété similaire du PGCD. En effet :
k2 . PGCD(a ; b) × PPCM(a ; b) = k2.a.b = PGCD(k.a ; k.b) × PPCM(k.a ; k.b) = k.PGCD(a ; b) × PPCM(k.a ; k.b)
Une des utilisations de cette propriété est la détermination d'un PPCM par la recherche de facteurs communs. C'est un peu abstrait aussi donnons un exemple avec 56 et 84.
PPCM(56 ; 84) | = PPCM(4×14 ; 4×21) | car 56 et 84 sont divisibles par 4. |
= 4 × PPCM(7×2 ; 7×3) | car 14 et 21 sont dans la table de 7 | |
= 28 × PPCM(2 ; 3) | 2 et 3 sont premiers entre eux... | |
= 28 × 6 = 168 |
Nous avons vu une méthode similaire avec le PGCD. Cette méthode est efficace à condition de connaître ses tables et quelques tests de divisibilités comme ceux par 2, 3, 5 et 9...
Car ainsi vont les PPCM dans .
En guise de conclusion.
Nous avons été bien au-delà de tout ce qui est demandé en Terminale
Scientifique. Dans ce chapitre comme Juste
au-delà de Z, nous avons essayé de vous faire sentir et
comprendre qu'au-delà de quelques propriétés d'arithmétiques, il y avait
l'algèbre. Mais cela est une autre aventure...