1°) Application des cinq commandements aux inéquations.
C’est essentiellement aux inéquations du premier degré (par exemple 2.x - 3 > 5.x +3 ) que nous allons nous intéresser.
Dire que deux inéquations sont équivalentes signifie qu’elles ont les mêmes solutions.
Lorsqu’on résout une inéquation (comme d’ailleurs lorsqu’on résout une équation), on écrit en fait une suite d’inéquations (ou d’équations) qui sont toutes équivalents entre elles.
Les règles essentielles à la résolution de ces inéquations.
®
Lorsqu’on ajoute un même réel aux deux membres d’une inéquation, l’inéquation qu’on obtient, a les mêmes solutions que la première.®
Lorsqu’on multiplie les deux membres d’une inéquations par un même réel non nul, l’inéquation qui en résulte à les mêmes solutions que le première.
Dans les deux résolutions auxquelles nous nous livrerons, nous ne ferons qu’ajouter et multiplier par des réels non nuls...avec les conséquences que cela implique sur le sens de l’inégalité.
La résolution d’une inéquation ressemble beaucoup à la résolution d’une équation à deux exceptions prés :
® Le fait de multiplier par un réel négatif change le sens de l’inégalité.
® L’ensemble des solutions.
Résolution d’une première inéquation.
Résolvons l’équation 5.x - 3 2.x + 4.
On commence par ajouter 3 aux deux membres de l’équation. Ajouter un même réel conserve le sens de l’inégalité.
5.x - 3 + 3 2.x + 4 + 3 ce qui simplifié, donne 5.x
2.x + 7.
Cette addition a eu pour effet de ne laisser dans le premier membre que des termes en x. La prochaine étape va consister à éliminer les termes en x du second membre (en l’occurrence 2.x).
On ajoute -2.x aux deux membres de l’inégalité
5.x - 2.x 2.x + 7 - 2.x ce qui simplifié, donne 3.x
7.
Afin de faire disparaître le 3 devant le x, on multiplie les deux membres de l’inéquation par l’inverse de 3, à savoir 1/3.
Comme on multiplie par un nombre positif, le sens est conservé.
Là, le travail est pratiquement terminé. Il ne reste plus qu’à déterminer l’ensemble des solutions.
L’ensemble des réels x solutions de l’inéquation 5.x - 3 2.x + 4 est le même que celui des solutions de l’inéquation x
7/3. Autrement dit, cet ensemble des solutions est l’intervalle [7/3 ; +
[.
Résolution d’une seconde inéquation.
Résolvons l’inéquation -7.x < -5.x + 3.
Comme précédemment, la but de la manœuvre, c’est de ramener tout ce qui est en x d’un côté et tout ce qui ne l’est pas de l’autre.
On ajoute 5.x aux deux membres. Cette addition va éliminer le -5.x du second membre.
Vu qu’il s’agit d’une addition, le sens de l’inégalité est conservé.
-7.x + 5.x < -5.x + 3 + 5.x ce qui simplifié, donne -2.x < 3.
Pour éliminer le -2 devant le x, on multiplie alors les deux membres de l’inéquation par l’inverse de -2 qui est -1/2.
Comme on multiplie les deux membres de notre inéquation par un réel négatif, le sens de l’inégalité change.
A partir de là, il ne reste plus qu’à conclure sur l’ensemble des solutions. Cet ensemble S est celui des réels x > -1,5, c’est-à-dire qu’il s’agit de l’intervalle ]-3/2 ; +[.
Résolution d’un troisième type d’inéquation.
Pour résoudre certaines inéquations, on peut recourir à la factorisation et au tableau de signe.
2°) Application des cinq commandements aux encadrements.
Une autre application de ces propriétés concerne les encadrements. Nous allons nous en expliquer...
Tout le vocabulaire concernant les encadrements fait l’objet du premier paragraphe de "Encadrements et approximations"...
Tout le monde le sait : 1,41 et 1,42 forment un encadrement de avec une amplitude de 0,01.
Première mission : déterminer un encadrement de - 1.
Il est de notoriété publique que si a b alors a + c
b + c. A l’encadrement de
, nous allons ajouter -1. Ainsi :
Ainsi 0,41 et 0,42 forment un encadrement au centième de - 1.
Seconde mission : déterminer un encadrement de 3 × .
Nous savons que si c est un réel positif et si a b alors a.c
b.c.
Nous allons appliquer cette propriété à l’encadrement de avec un réel c égal à 3.
Ainsi :
3 × est donc encadré par 4,23 et 4,26. L’amplitude de l’encadrement obtenu est de 0,03.
Troisième mission : déterminer un encadrement de -2 × .
Nous savons que si c est un réel négatif et si a b alors a.c
b.c. Autrement dit, multiplier les deux membres d’une inégalité par un même réel négatif en change l’ordre. Appliquons cette propriété à l’encadrement de
avec un réel c égal à -2.
Donc :
Autrement dit, -2 × est encadré par -2,84 et -2,82. L’amplitude de cet encadrement vaut donc 2 centièmes.
Nous savons que :
® 1,41 et 1,42 forment un encadrement de avec une amplitude égale au centième.
® 1,73 et 1,75 forment un encadrement au deux centièmes (ou 0,02) de .
Notre mission : déterminer un encadrement de +
.
Nous savons que si a, b, c et d sont des réels tels que a b et c
d alors a + c
b + d.
A l’instar de cette dite chose, nous allons additionner les encadrements des deux racines membres à membres. Ainsi :
3,14 et 3,17 encadrent donc, le réel +
. L’amplitude de cet encadrement est de trois centièmes (ou 0,03).
La mission est : déterminer un encadrement de -
.
A ce niveau, il y a certainement des petits malins qui vont soustraire membre à membre les deux encadrements !
Ils vont faire la chose suivante :
La stratégie gagnante :
Tout repose sur le fait que soustraire revient à ajouter l'opposé.
On multplie l'encadrement de par -1. Comme on multiplie par un réel négatif, le sens de cette double inégalité change. Ainsi :
Le réel -
est encadré par -0,34 et -0,31. L’amplitude de cet encadrement est de 3 centièmes (ou de 0,03).
Notre mission : déterminer un encadrement de .
Tout repose sur le fait que =
×
Il est connu si a, b, c et d sont des réels positifs tels que a b et c
d alors a.c
b.d.
Appliquons cette propriété aux encadrements de et
. Ils ne contiennent que des nombres positifs. Nous allons multiplier ces deux encadrements membre à membre.
Ainsi :
est donc encadré par 2,4393 et 2,485. L’amplitude de cet encadrement est donc de 0,0457.
3°) Application aux variations d’une fonction.
Les propriétés sur les inégalités permettent de démontrer qu'une fonction est croissante ou décroissante sur un certain intervalle.
On s'intéresse à la fonction
Quand on calcule f(x) à la calculatrice, on effectue dans l’ordre les opérations suivantes :
Pour démontrer la décroissante de f sur +, nous allons suivre cette séquence de calcul.
Nous allons prouver que si x y alors f(x)
f(y).
Soient donc x et y deux réels positifs (donc élément de + ) tels que x
y.
Première étape : passage au carré.
x et y étant deux réels positifs, leurs carrés sont rangés dans le même ordre qu’eux.
Seconde étape : On ajoute 1.
Vu qu’on ajoute un même réel aux deux membres, l’ordre est conservé.
Troisième étape : passage à la racine carrée.
Remarquons au préalable que les deux membres de l'inégalité sont positifs.
Le passage à la racine carrée conserve l’ordre.
Quatrième et dernière étape : passage à l'inverse.
Une racine d'un réel étant un nombre positif, les deux membres de l’inégalité précédente sont donc des réels non nuls et positifs.
Par passage à l’inverse, l’ordre de l’inégalité change.
Donc f(x) f(y).
Ce qu’on voulait !
Conclusion : f est une fonction décroissante sur [0 ; +[.