Terminale Scientifique Spécialité  Maths... L'étude des similitudes du plan est une exclusivité du programme de Terminale S/Spécialité. Il se peut qu'il existe des petites différences entre la manière dont elle est envisagée par les programmes officiels et par votre dévoué serviteur. Encore une fois, il y aura deux façons de faire les choses : la bonne et la mienne.

 

 

 

A propos des similitudes
Après avoir parcouru du nord au sud, d'est en ouest et de gauche à droite le pays des isométries du plan, nous voici arriver dans l'empire des similitudes du plan. Pour être honnête, nous y étions déjà car le pays des isométries est une des nombreuses régions de cet éternel empire. Mais au fait, qui sont ces similitudes ?
A l'instar des isométries, les similitudes sont des transformations du plan, c'est-à-dire des applications bijectives du plan dans lui-même. De notre point de vue, la définition d'une similitude est la suivante :

Définition d'une similitude
Dire qu'une transformation du plan f est une similitude de rapport k signifie que pour tous points M et N du plan :

f(MN) = k × MN

Autrement écrit, est une similitude toute application bijective qui multiplie toutes les distances par un même réel k.
Bien sûr, pour que tout cela est un sens, il faut (et il suffit) que le rapport d'agrandissement ou de réduction k soit strictement positif.

Une isométrie est une transformation conserve les distances. C'est une similitude de rapport 1.
D'autres similitudes que nous connaissons déjà, sont les homothéties. Plus précisément, une homothétie de rapport k est une similitude de rapport |k|.

Comme toutes les autres transformations du plan, les similitudes peuvent être composées. Composons deux d'entres elles : les similitudes f et g de rapports respectifs k et k'.
La situation de leur composée gf est la suivante :

Conclusion : la composée de deux similitudes de rapports k et k' est une autre similitude de rapport k×k'.

Les similitudes sont des transformations. A l'exemple des isométries, elles admettent des réciproques.
Essayons d'expliciter ce qu'est la réciproque g d'une similitude f de rapport k. Nous savons déjà que c'est une transformation ! Mais n'est-elle pas mieux ? La situation la concernant est la suivante :

Conclusion : la réciproque g de la similitude f de rapport k est une autre similitude de rapport .

 
Le groupe des similitudes du plan
Ainsi que nous venons de le voir, l'ensemble des similitudes du plan présente les mêmes propriétés que celui des isométries :
  • L'identité (c'est-à-dire l'élément neutre pour la composition) est une similitude (de rapport 1).
    D'un point de vue opératoire : Pour toute similitude f, nous avons fId = Idf = f.
  • La composée de deux similitudes est une autre similitude.
  • Toute similitude f admet une similitude inverse g (c'est-à-dire une réciproque).
    D'un point de vue opératoire : pour toute similitude f, il existe une similitude g telle que : fg = gf = Id.
    Et réciproquement !
Comme celui des isométries qu'il contient, l'ensemble de similitudes est un groupe pour l'opération de composition .

Tous ces points communs existant entre les isométries et les similitudes nous conduisent vers la même ambition : les connaître dans le détail ! Nous allons essayer de dévoiler le secret des similitudes.

 

 

Le secret des similitudes
Qui sont ces similitudes ? Voilà la question à laquelle nous allons tacher de répondre.

Il est clair que la composée d'une isométrie i et d'une homothétie h de rapport k est une similitude f de rapport  |k|. Ceci car la situation est alors la suivante :

Réciproquement, il est légitime de se demander si toute similitude ne serait pas la composée d'une isométrie et d'une homothétie.

Soit f une similitude de rapport kk est un réel strictement positif.
Les homothéties de rapport , ce n'est pas ce qui manque. Il en existe une par point. Nous jetons notre dévolu sur une homothétie h de centre A (qui est un point quelconque) et de rapport .
Intéressons-nous à la composée hf. Pour ce couple, la situation est la suivante :

Autrement écrit, la composée hf est une isométrie (une similitude de rapport 1). Appelons i cette isométrie.
Cette découverte est très intéressante car des espèces d'isométries, il n'en existe que quatre : les translations, les rotations, les symétries axiales (aussi appelées réflexions) et les symétries glissées.

Comme toutes les similitudes, toute homothétie admet une réciproque.
Si l'homothétie h a pour centre A et rapport alors sa réciproque est l'homothétie de même centre et de rapport k. Ceci car :

h(M) = M' = . = k. M est l'image de M par l'homothétie de centre A et de rapport k

Nous notons cette homothétie réciproque h-1 de centre A et de rapport k.

Revenons à nos moutons ou plutôt à nos transformations. Evoluant, la précédente situation est devenue :

La similitude f peut donc être vue comme étant la composée d'une isométrie i et d'une homothétie h-1 de rapport k.
Cette découverte n'a l'air de rien. Pourtant c'est à partir d'elle que tout va se faire !

Conclusion : toute similitude est la composée d'une isométrie et d'une homothétie de même rapport.
Réciproquement, la composée d'une isométrie et d'une homothétie est une similitude.

 
Les propriétés des similitudes
En tant que composée d'une isométrie et d'une homothétie, la similitude hérite de ses deux aînées certaines de leurs propriétés :

Voilà quelles sont les principales propriétés des similitudes. A présent, nous allons revenir sur ce qu'il advient des angles orientés. C'est d'ailleurs par leur intermédiaire que nous allons essayer de mieux connaître les similitudes.

 
Vers les similitudes directes et indirectes
Le pays des isométries n'a plus aucun secret pour nous. Globalement, nous savons qu'il se divise en deux :

Une homothétie est une transformation du plan qui conserve les angles orientés. Par conséquent, pour une similitude deux situations peuvent se présenter :

Conclusion : il existe deux types de similitude : les directes qui conservent les angles orientés et les indirectes qui les inversent.

Il existe donc deux espèces de similitudes. Nous allons les étudier séparément à partir de ce que nous savons sur les isométries.

 

 

Les similitudes directes
Une similitude directe conserve les angles orientés. Elle peut être vue comme étant la composée d'une déplacement (translation ou rotation) et d'une homothétie.
Commençons par essayer de lui trouver une expression complexe. Un peu à la manière de ce qui a été fait avec les isométries.

L'expression complexe d'une similitude directe
Nous supposons le plan muni d'un repère orthonormé. C'est dans ce dernier que nous allons travailler. Par la suite, toute manoeuvre impliquant les nombres complexes se déroulera nécessairement dans un tel repère même si cela n'est pas explicitement dit !

Soit f une similitude directe de rapport k. Elle est la composée d'un déplacement g et d'une homothétie h de rapport k.

Une expression complexe du déplacement g estg(z) = a.z + b  où a est un nombre complexe de module 1 et b un complexe quelconque.

Par contre, nous ne connaissons pas d'expression complexe de l'homothétie h de centre C et de rapport k. Qu'à cela ne tienne, nous allons la déterminer !

Dire que le point M' d'affixe z' est l'image de M d'affixe z par h signifie que : = k..
En termes complexes et si c désigne l'affixe du centre C, cette très vectorielle égalité se traduit par :

z' - c  =   k.(z - c)
z' = k.z + (1 - k).c

Donc l'homothétie h a une expression complexe de la forme :

h(z) = k.z + d 

k est le rapport de l'homothétie (donc un nombre réel non nul) et d est un nombre complexe quelconque.

Réciproquement, on prouve sans trop de difficulté qu'une application complexe  h(z) = k.z + d  où k est un nombre réel différent de 1 est géométriquement une homothétie de centre C d'affixe et de rapport k.

Ayant dit cela, nous pouvons en revenir à notre similitude directe f. Pour tout point M d'affixe z, nous avons :

f(z) = hg(z) = h(a.z + b) = k.a.z + k.b + d = a'.z + b'

en posant a' = k.a  et  b' = k.b + d.

Conclusion : une expression complexe d'une similitude directe f est de la forme  f(z) = a.z + b  où a et b sont deux nombres complexes.
Note : a a pour module le rapport de similitude. Il est non nul  

Réciproquement, il est légitime de se demander si une application complexe  f(z) = a.z + b  ayant son coefficient a non nul ne serait pas géométriquement une similitude directe.
Pour le savoir, il n'y a qu'une seule possibilité : il faut modifier f(z) de façon à faire apparaître le déplacement et l'homothétie. C'est ce qui suit :

Comme le complexe a pour module 1 alors l'application complexe  d(z) = .z +   est géométriquement une translation ou une rotation : c'est-à-dire un déplacement.
Ensuite, l'application complexe  h(z) = |a|.z  est géométriquement l'homothétie de centre l'origine O (l'origine du repère) et de rapport |a|.
Pour tout nombre complexe z, nous avons donc :

f(z) = h(d(z)) = hd(z)

Géométriquement, l'application f est donc peut être vue comme étant la composée d'un déplacement d et d'une homothétie h : c'est une similitude directe.

Conclusion : l'application complexe  f(z) = a.z + b  où a est un nombre complexe non nul est géométriquement une similitude directe. 

 
Une remarque sur ce qui vient d'être fait
La décomposition de la similitude f n'est pas nécessairement unique. Nous aurions pu trouver une autre décomposition pour la similitude fh aurait été une autre homothétie qui aurait eu pour centre un autre point que l'origine.
Tout cela pour dire que plusieurs composées différentes d'un déplacement et d'une homothétie peuvent aboutir à la même similitude directe.

 
Les similitudes directes par leurs points fixes
Connaissant désormais une expression complexe d'une similitude directe, nous allons chercher à savoir s'il n'existerait pas plusieurs sortes de similitudes directes. Nous inspirant de ce qui a été fait avec les isométries, nous allons nous intéresser à leurs points fixes.

Nous allons travailler avec la sympathique similitude directe f dont une expression complexe est : f(z) = a.z + b.
Nous pouvons écrire :

M d'affixe z est un point fixe de f    f(M) = M    f(z) = z    a.z + b = z    (1 - a).z = b

Pour être un point fixe de la similitude f, il faut et il suffit que son affixe soit solution de l'équation (1 - a).z = b. A ce stade, deux cas doivent être envisagés suivant la valeur de a.

Après toutes ces étreintes avec les similitudes, nous pouvons conclure :

Conclusion : il existe deux sortes de similitudes directes :

  • Les translations.
  • Celles qui ont un unique point fixe C.
    Chacune de celles-ci est alors la composée d'une rotation et d'une homothétie toutes les deux de centre C.
    (Quitte à ce que cette rotation ou cette homothétie soit l'application identique)
 
Une remarque sur cette dernière conclusion
Nous avons vu qu'à défaut d'être une translation, une similitude directe était parfaitement défini par son rapport (positif), son angle et son centre. A ce propos, quelques précisions s'imposent :
  • Lorsque le rapport est égal à 1  alors  la similitude directe est une simple rotation.
  • Lorsque l'angle est un multiple de 2 (un tour)  alors  la similitude directe est une homothétie.
  • Lorsque ces deux conditions sont réunies  alors  la similitude directe est l'application identique du plan.

Tout ce qui vient d'être fait est très beau mais peu concret. Aussi allons-nous traiter quelques exemples de similitudes dans le détail !

Deux points suffisent...
Si nous travaillions dans et que ses coefficients étaient réels, la fonction  f(z) = a.z + b  serait qualifiée de "affine". Or deux nombres et leurs images suffisent à définir une fonction affine. On retrouve cette même propriété chez les similitudes directes.

Soient donc M et N deux points distincts du plan d'affixes respectifs m et n.
Nous appelons M' et N' deux autres points tout aussi distincts d'affixes m' et n'.
La question que se pose, est : existe-t-il une similitude directe f par laquelle les images respectives de M et N sont M' et N' ?

Si une telle similitude directe f existe, alors elle a une expression complexe de la forme   f(z) = a.z + b  où a est un complexe non nul.
Une telle similitude directe vérifie aussi les égalités suivantes :

Ayant le coefficient a, on en déduit la constante b en résolvant l'équation :

Résumons : s'il existe une similitude directe f par laquelle les points M et N ont pour images respectives M' et N' alors celle-ci a pour expression complexe :

Si elle existe alors elle est unique !
Mais attention ! Rien ne garantit qu'une telle similitude directe existe ! Tout du moins qu'elle remplisse les conditions énoncées !

L'application complexe f que nous avons trouvée, est clairement une similitude directe. Elle en a l'expression.
Ensuite, elle vérifie l'égalité  f(M) = M' f(m) = m'. Car nous avons utilisé cette égalité pour déterminer le coefficient b.
Il reste à regarder si elle vérifie aussi l'autre égalité  f(N) = N' f(n) = n'.

La similitude directe trouvée f vérifie donc bien toutes les conditions énoncées. Ainsi pouvons-nous conclure :

Conclusion : Considérant deux segments de longueurs non nulles [MN] et [M'N'], il existe une seule similitude directe par laquelle les points M et N ont pour images respectives les points M' et N'.

Si l'on se place du point de vue des segments alors il existe exactement deux similitudes directes par lesquelles le segment [MN] a pour image le segment [M'N'].
En effet, il y a celle que nous connaissons et celle par laquelle le point M a pour image N' et N a pour image M'.

Conséquence pour deux segments de même longueur
Lorsque les deux couples de points M et N, et M' et N' sont séparés par la même distance (comprenez MN = M'N')  alors  cette similitude directe est une isométrie. Or une isométrie qui conserve les angles orientés est soit une translation, soit une rotation. Ayant dit tout cela, nous pouvons affirmer :
 
Considérant deux segments isométriques [MN] et [M'N'], il existe un seul déplacement (une translation ou bien une rotation) par laquelle les points M et N ont pour images respectives les points M' et N'.

La composée de deux homothéties
Une similitude directe particulière est l'homothétie. Lorsque l'on compose deux homothéties, on obtient au minimum une similitude directe (car d'un bout à l'autre les angles orientés sont préservés). Mais n'obtient-on pas mieux ? Voilà la question à laquelle nous allons nous efforcer d'apporter une réponse.

Nous considérons les homothéties h de centre A et de rapport k, et h' de centre B et de rapport k'.
Pour répondre à notre interrogation, nous allons passer par les expressions complexes de ces deux homothéties.
Appelons a et b les affixes respectives des points A et B.
Intéressons-nous à la composée h'h. La situation est la suivante :

Exploitons les égalités résultant de cet enchaînement :

Injectant la première égalité dans la seconde, il vient :

Là deux cas sont à envisager suivant la valeur du produit k.k' :

Conclusion : La composée de deux homothéties est :

  • une translation si le produit de leurs rapports est égal à 1.
  • une homothétie de rapport le produit des rapports initiaux sinon.

C'était donc mieux qu'une simple similitude directe ! Quoique être une similitude directe n'est pas déshonorant ! Il en va d'ailleurs de même pour la condition de similitude indirecte...

  

 

Les similitudes indirectes
Après avoir disséqué les similitudes qui conservent les angles orientés, nous allons jeter notre dévolu sur celles qui les changent. La première chose à laquelle nous allons nous intéresser est leur expression complexe.

L'expression complexe d'une similitude indirecte
Peut-être est-ce inutile mais précisons que tout ce suit se déroule dans un repère orthonormé.

Une similitude indirecte f peut être vue comme étant la composée d'un antidéplacement g (réflexion ou symétrie glissée) et d'une homothétie h de rapport k.
Une expression complexe de l'antidéplacement g est  g(z) = a.z + b  où a est un complexe de module 1.
Une expression complexe de l'homothétie h est  h(z) = k.z + d  où c est un nombre complexe quelconque.
Pour tout nombre complexe z (affixe d'un point M), nous pouvons écrire :

f(z) = hg(z) = h(a.z + b) = k.a.z + k.b + d = a'.z + b'

où  a' = k.a  et  b' = k.b + d.

Conclusion : l'expression complexe d'une similitude indirecte f est de la forme  f(z) = a.z + b  où a et b sont deux complexes.
encore, a a pour module le rapport de similitude et est non nul.

Réciproquement, on peut se demander si une application complexe de la forme f(z) = a.z + b ne cacherait pas une similitude indirecte. Et bien, si ! En effet, nous pouvons écrire :

La transformation f est donc la composée d'un antidéplacement g et d'une homothétie h de centre l'origine et de rapport |a|.

Conclusion : l'application complexe  f(z) = a.z + b  où a est un complexe non nul est géométriquement une similitude indirecte. 

Les similitudes indirectes par leurs points fixes
A l'instar de leurs consoeurs directes, les similitudes indirectes admettent peut-être des points fixes ? D'ailleurs, peut-être est-il possible de les caractériser par ce biais ? Autant de "peut-être" qui ne sont toutefois pas des certitudes. Une enquête s'impose !

Nous allons travailler avec la sémillante similitude indirecte f dont une expression complexe est  f(z) = a.z + b  où a est un nombre complexe non nul.
Entamons les manoeuvres !

M d'affixe z est un point fixe de f    f(z) = z    a.z + b = z

Là plusieurs cas peuvent se présenter suivant la valeur du module de a.

Finalement, nous pouvons conclure :

Conclusion : Une similitude indirecte peut avoir :

  • Aucun point point fixe. A ce moment-là, c'est une symétrie glissée.
  • Avoir un unique point fixe. Elle est alors la composée d'une symétrie (axiale ou glissée) et d'une homothétie de rapport différent de 1.
  • Avoir une infinité de de points fixes. C'est alors une réflexion.
    (En fait deux points fixes suffisent à faire d'une similitude indirecte une symétrie axiale).

Deux points suffisent aussi...
Nous avons vu que deux points distincts et leurs images suffisaient à définir une similitude directe. Ce qui est vrai pour celles qui conservent les angles l'est aussi pour celles qui les changent : deux points distincts et leurs images suffisent à définir une similitude indirecte. Voyons le pourquoi de la chose.

M et N sont deux points distincts du plan d'affixes respectifs m et n.
Nous appelons M' et N' deux autres points tout aussi distincts d'affixes m' et n'.
La question est de savoir s'il existe une similitude indirecte f d'écriture complexe  f(z) = a.z + b  par laquelle les images des points M et N ont respectivement M' et N'.

Si une telle similitude indirecte f existe alors nous avons les égalités :

Ayant le coefficient a, nous pouvons à présent déterminer le coefficient b.

Si une telle similitude indirecte f existe alors une de ses expressions complexes est :

Ce qui implique qu'au plus, il n'y en a qu'une !

Si nous voulions être complet, il faudrait prouver par des calculs que par cette similitude indirecte f les images des points M et N sont respectivement M' et N'. C'est ce que nous avons fait pour la similitude directe ! Mais nous laisserons à notre sympathique lecteur cette petite aventure. Mais finalement, nous pouvons conclure :

Conclusion : Considérant deux segments [MN] et [M'N'] de longueurs non nulles, il existe une seule similitude indirecte par laquelle par laquelle les points M et N ont pour images respectives les points M' et N'.

Lorsque les deux segments [MN] et [M'N'] sont de même longueur alors il existe un seul antidéplacement (symétries axiale ou glissée) par laquelle les points M et N ont pour images respectives les points M' et N'.

Même les similitudes s'en vont par deux...
Sans le recours à l'arme complexe, la conquête de l'empire des similitudes n'aurait pu avoir lieu. Car à chaque similitude qu'elle soit directe ou pas correspond une unique application complexe.
Ces formes complexes vont nous rendre un dernier service. Grâce à elles, nous pouvons dire qu'il existe autant de similitudes directes que de similitudes indirectes.
En effet, à la similitude directe  f(z) = a.z + b  correspond son âme soeur indirecte  g(z) = a.z + b. Chaque similitude directe a une antiparticule indirecte. Et réciproquement !
La seule chose qui sépare la similitude directe f de sa promise indirecte g est la réflexion d'axe s celui des abscisses dont une expression complexe est s(z) =  z.
Schématiquement, la situation est la suivante :
Et réciproquement ! N'oublions pas que toute symétrie axiale est sa réciproque !
Pour terminer, précisons que les isométries aussi s'en vont par deux. Chaque déplacement préserve au fond de son coeur son antidéplacement avec qui il se composera peut-être un jour ! Car eux aussi sont des similitudes !

 

 

Une classification des similitudes
Toutes ces aventures nous permettent de dire qu'il n'existe pas tant d'espèces de similitudes que cela. Il est d'ailleurs possible de les caractériser à partir des angles orientés qu'elles conservent ou pas, et à partir du nombre de leurs points fixes. Cela donne la classification suivante :

  Aucun point fixe Un seul point fixe Plus de deux points fixes
Similitude directe
(conserve les angles orientés)
Translation Homothétie, Rotation, Composée d'une rotation et d'une homothétie (défini par centre, angle, rapport) Application identique
Similitude indirecte
(inverse les angles orientés)
Symétrie glissée Composée d'une symétrie axiale ou glissée, et d'une homothétie Symétrie axiale (un axe de points fixes, c'est-à-dire une infinité)

Ce tableau nous amène à deux conclusions :

Vous connaissez à présent le secret des similitudes. Mais surtout, gardez-le pour vous !

Je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien !


Cette page ainsi que la quasi-totalité des éléments et de la programmation qui la composent ou qui en dépendent, ont été conçus et réalisés par Jérôme ONILLON. Elle est exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais.
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