Dérivation, variations
et extréma
une vérité
Les variations d'une fonction sont abordées dès la Seconde. Le
principal apport de la dérivée est que le signe de celle-ci permet de
connaître les variations de la fonction initiale.
Comme vous pourrez le constater, nous utiliserons beaucoup d'outils vus en
Seconde. En particulier les tableaux de
signes.
Le théorème.
Le grand intérêt de la dérivée est que son signe permet de connaître le
sens de variation de la fonction initiale. C'est l'objet du théorème suivant :
Théorème : sens de variation et signe de la dérivée. La fonction f est dérivable sur l'intervalle I.
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On pourrait croire que cette chose est naturelle. En effet, le nombre
dérivé d'une fonction en un point donné n'est rien d'autre que la pente de la
tangente à la courbe en ce point.
Voyons ce qu'il en est avec la fonction sinus.
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En x = 1, la
fonction sinus est croissante. La pente de la tangente est positive. |
En x = ![]() La pente de la tangente est nulle. |
En x = 3, la
fonction sinus est décroissante. La pente de la tangente est négative. |
Un exemple d'application.
Intéressons-nous à la fonction f
définie par :
f(x) =
Nous allons étudier cette fonction sur son ensemble de
définition.
Etudier une fonction, cela veut dire dans l'ordre :
Au boulot !
La fonction f est une
fonction rationnelle. Elle est définie là où son dénominateur
x - 1 est non nul.
C'est-à-dire partout sauf en 1. Ainsi :
Enfin, on montre qu'une autre écriture de f(x) est :
La seconde phase d'une étude de fonction concerne généralement les
limites.
Nous savons déterminer
les limites d'une fonction rationnelle. Alors au boulot !
Les limites de la fonction f. Dans le cas présent, nous devons nous intéresser aux limites de f aux infinis et au voisinage de 1.
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Ce qui nous intéresse dans f, ce
sont ses variations... Afin d'avoir une idée de celles-ci, traçons la courbe représentative de la fonction f avec ses deux asymptotes. Observant la courbe ci-contre. Il semble que :
Essayons de retrouver (et même de démontrer) ces constations par le calcul. |
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Pour y arriver, nous allons utiliser le théorème
vu au premier paragraphe.
Celui nous dit que le signe de la dérivée d'une fonction permet de connaître
les variations de celle-ci.
La première chose à faire est donc de dériver la fonction f.
Une remarque avant les calculs : nous devons quand même
préciser pourquoi f est dérivable partout sauf en 1.
Comme f est le quotient de deux fonctions dérivables sur ]-¥ ; 1[ È ]1 ; +¥[ et que son dénominateur x - 1 ne s'annule pas sur cet ensemble, alors f est dérivable partout sauf en 1. |
Pour tout réel x différent de x, on a donc que :
Sous cette forme, la dérivée f' est inexploitable car ce qui
nous intéresse est don signe. Nous devons donc factoriser le numérateur x2 - 2.x - 15.
Cela se fait tout seul en utilisant les formules du trinôme.
On obtient : x2 - 2.x - 15 = (x + 3) . (x - 5).
Au final, pour tout réel x différent de 1 :
Là, le travail n'est pas terminé. Cependant la fin est proche...
Nous voulons connaître le signe de f'(x). Nous allons donc dresser son tableau de signes.
C'est ainsi que désormais vous déterminerez les variations d'une fonction...
Extréma : une idée fausse.
Si le signe de la dérivée d'une fonction permet de connaître ses
variations, en revanche cette dérivée ne permet pas de déterminer les
extréma de cette fonction.
Rappelons qu'un extrémum est un minimum ou un maximum.
Nous allons essayer de découvrir un lien entre la dérivée d'une fonction et ses extréma.
Pour cela, revenons sur la fonction f du précédent paragraphe. Elle était définie pour tout réel x différent de 1 par :
Revenons sur son tableau de variation.
On constate deux choses :
Attention : nous parlons d'extréma locaux car la fonction f n'a ni de maximum, ni de minimum absolus.
Maximum local signifie que c'est le point le plus élevé sur un intervalle particulier.
Revenons sur nos constatations. Il semble que :
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Il ne s'agit pas là d'un génial théorème mais plutôt d'une mauvaise interprétation ou d'une fausse idée.
Le contre exemple : Prenons l'exemple de la fonction cube g(x) = x3 représentée ci-contre. Nous connaissons sa dérivée : Cette dérivée s'annule en 0 car g'(x) = 0. Pourtant, le réel x = 0 n'est ni un minimum, ni un maximum pour la fonction cube. Notre supposition est donc fausse ! |
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En fait, nous avons mal envisagé la chose. Il aurait fallu la considérer dans l'autre sens.
Le vrai théorème est donc :
Théorème : f est une fonction dérivable sur
l'intervalle ]a ; b[. x0 est un réel de cet intervalle.
Si f admet un maximum ou un minimum local en x0 alors f'(x0) = 0. |
Pour déterminer les extréma d'une fonction, la seule arme efficace demeure comme en Seconde le tableau de variation.
Bijection et résolution d'équations.
Une fonction est dite monotone lorsqu'elle est soit continuellement
croissante , soit toujours décroissante.
Nous avons déjà évoqué le douloureux cas des fonctions bijectives. Ces
fonctions ont le grave défaut d'être difficile à reconnaître.
Cependant lorsqu'elles sont dérivables, les choses sont différentes...
Prenons l'exemple d'une fonction f
définie et dérivable sur un intervalle [a ;
b].
Supposons que la dérivée de f
soit toujours positive. On peut alors affirmer que f est strictement croissante sur l'intervalle [a ; b]. Cette fonction f est aussi une bijection
de [a ; b] sur [f(a)
; f(b)]. |
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Cette constatation préfigure la proposition (ou théorème sans intérêt !) suivante :
Proposition : f est une fonction dérivable sur l'intervalle
[a ; b].
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Note : on pourrait croire que si f
n'était pas dérivable
sur [a ; b] alors elle ne serait pas une bijection. C'est là une fausse idée ! En fait, ce qui compte, c'est le fait que la fonction soit strictement croissante sur l'intervalle [a ; b]. Prenons deux exemples de deux fonctions définies sur l'intervalle [a ; b] mais n'y étant pas continues (donc non dérivables).
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Résolution d'équations par dichotomie.
Nous le savons : toutes les équations n'admettent pas nécessairement une solution. Et pour celles qui en ont, il est parfois tout simplement impossible de la déterminer tellement elle est compliquée. On doit alors se contenter d'une valeur approchée.
C'est dans ce cadre là, que ce que nous avons fait prend toute son importance.
L'exemple :
La fonction f est définie pour tout réel x de l'intervalle [0 ; p] par : Résolvons l'équation f(x) = 0 Par le calcul, il nous est impossible de résoudre cette équation car nous n'avons aucune méthode pour résoudre ce genre d'équation
Nous devons essayer autre chose. Nous devons aussi nous poser les bonnes questions. Au boulot ! |
Question 1 : cette équation admet-elle des solutions ? Si oui, combien ?
Voilà une question qu'elle est bonne car il se peut que nous cherchions une chose qui n'existe pas ! Pour y répondre, nous allons étudier les variations de la fonction f.
Pour tout réel x : Or sur l'intervalle [0 ; p], le sinus est positif ou nul. Donc f'(x) sera toujours positif. Donc la fonction f est strictement croissante. Calculons les valeurs prises par f aux bornes de son intervalle de définition. Dressons le tableau de variation de cette fonction f :
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