Après avoir défini les différents termes et notions qui nous serons utiles, nous allons aborder les probabilités proprement dites.

Probabilités : le commencement

Comme cela a été dit dans l'intro, les matheux ont fait des probabilités une branche structurée à part entière des mathématiques. Pour cela, ils ont défini la notion de loi de probabilité. Voyons ce dont il s'agit.

 

Loi de probabilité.
Une loi de probabilité est un mécanisme qui a un événement A fait correspondre un nombre entre 0 et 1 : ce nombre est la probabilité qu'il se produise.

Définition d'une loi de probabilité.
E est un ensemble sur lequel se déroule une épreuve aléatoire.
Par exemple, le tirage d'une carte parmi un jeu E de 32.

Une loi de probabilité est une application p (ou une fonction) qui à un événement fait correspondre un nombre réel compris entre 0 et 1.

Cette loi de probabilité vérifie les propriétés suivantes :

  • p(E) = 1
    La probabilité de l'événement E (n'importe quelle carte peut-être tirée) a une probabilité égale à 1.
  • p(Æ ) = 0
    La probabilité de l'événement impossible Æ (aucune carte ne peut convenir) a une probabilité égale à 0.
  • Si A et B sont événements disjoints  alors    p(A ou B) = p(A) + p(B).

Il est très rare que l'on définisse rigoureusement ce qu'est une loi de probabilité avant l'Université. Généralement, on emploie le mot sans plus. Ce qui est important, c'est de savoir calculer des probabilités comme dans les deux exemples que nous allons voir.

 

Equiprobabilité : tirage d'une carte parmi 32 autres.
Revenons à notre exemple de la première page : on tire au hasard une carte parmi un jeu de 32.
C'est l'exemple type d'épreuve équiprobable : chaque carte a la même probabilité d'être tirée.

Quelle est la probabilité de Tirer la dame de trèfle ?

Comme chaque carte a la même probabilité d'être tirée, qu'il y en a 32 alors la probabilité de Tirer la dame de trèfle est égale à . Autrement dit, une chance sur 32 de Tirer la dame de trèfle.

 

Formule générale (équiprobabilité) :
S'il y a équiprobabilité alors la probabilité d'un événement A est donnée par la formule :

 
Quelle est la probabilité de Tirer une dame ?

Comme il y a quatre dames alors la probabilité de Tirer une dame est de .
En effet, il faut tirer l'une des quatre "bonnes" cartes à tirer parmi les 32 présentes.

Remarque : En règle générale, on préfère donner les probabilités sous la forme de fractions irréductibles. C'est plus esthétique !

Quelle est la probabilité de Tirer un pic ?

Comme il y a huit pics alors la probabilité de Tirer un pic est de .
En effet, il faut tirer l'une des huit "bonnes" cartes à tirer parmi les 32 présentes.

Quelle est la probabilité de Ne pas tirer un pic ?

Ne pas tirer un pic est l'événement contraire de Tirer un pic. En conséquence :

Nous reviendrons ultérieurement sur cet exemple à l'occasion de l'avant-dernier paragraphe.

 

Non équiprobabilité : exemple d'un dés pipé.
Idéalement, lorsque l'on lance un dés bien équilibré, il y a équiprobabilité. C'est-à-dire que l'on a autant de chance d'obtenir un deux qu'un quatre. Il en va différemment lorsque le dés est pipé ou mal équilibré.

Dans cet exemple, le dés ci-contre est mal équilibré.
L'épreuve aléatoire consiste à le lancer une fois. La loi de probabilité de celle-ci est la suivante :

 
Face 1 2 3 4 5 6
Probabilité 0,2 0,1 0,3 0,1 0,2 0,1

Autrement écrit, la probabilité d'obtenir un cinq au lancer est de 0,2 ou de deux chances sur 10. 

 
Quelle est la probabilité d'obtenir un trois ?

En lisant le tableau, on lit que la probabilité d'obtenir un trois est de 0,3 ou trois chances sur 10.

 

Quelle est la probabilité d'obtenir un nombre paire ?

Les nombres paires que l'on peut obtenir en lançant un dés sont deux, quatre et six. L'événement nombre paire est donc réalisé lorsque que l'on obtient un deux, un quatre ou un six. On pourrait résumer cela par :

 nombre paire  deux ou quatre ou six.

L'événement nombre paire  est la réunion de ces trois événements élémentaires.
Ainsi donc :

p("nombre paire")  = p("deux") + p("quatre") + p("six")
= 0,1 + 0,1 + 0,1 
= 0,3

En conclusion, on a autant de chance d'obtenir un trois qu'un nombre paire.

 
Mais comment qu'ils font leur loi de probabilité ?

Pour obtenir la loi de probabilité du dés, on se peut se servir de données statistiques.
C'est-à-dire que l'on lance un grand nombre de fois ce dés et à chaque lancer, on note le nombre obtenu. A partir du tableau de données, on a la probabilité d'obtenir par exemple un
deux.
On peut aussi affiner les données en leur faisant subir toutes sortes de traitements.
Un grand nombre d'expériences aléatoires permet donc de construire une loi de probabilité
.

 

Probabilité d'un événement contraire.
Si l'on connaît la probabilité d'un événement A alors il est possible de connaître la probabilité de l'événement contraire .

En effet, la réunion d'un événement A et de son contraire est l'événement E = "n'importe quoi fait l'affaire".
En effet, pour que A
È soit réalisé, il faut et il suffit que l'événement A soit réalisé ou que son contraire le soit. Donc l'événement A È est toujours réalisé !
Ainsi, comme  A
È = E  alors sa probabilité est égale à celle de E, c'est-à-dire 1.

Comme de plus, les événements A et sont incompatibles alors en vertu de la troisième propriété que respecte toute loi de probabilité digne de ce nom :

p(A È ) = p( A) + p()
 1 = p( A) + p()

d'où

p() = 1 - p( A)

Un exemple d'application de cette propriété est ce qui a été fait avec le jeu de cartes et l'événement Ne pas tirer un pic.

Un autre exemple avec notre ami le dés mal équilibré est ce qui suit :

Quelle est la probabilité de ne pas obtenir un trois ?

Cet événement est le contraire de l'événement obtenir un trois.
Donc :

p("ne pas obtenir un trois") = 1 - p("obtenir un trois") = 1 - 0,3 = 0,7.

On a donc deux fois de chances de ne pas obtenir un trois que d'en avoir un. C'est bien de le savoir !

 

Probabilités d'une réunion et d'une intersection.
Lorsque que l'on connaît les probabilités des deux événements A et B ainsi que celle de leur intersection A et B, il est alors possible de connaître la probabilité de leur réunion A ou B.

Formule liant les probabilités d'une réunion et d'une intersection :
Si  A  et  B  sont deux événements alors

p(A È B) = p(A) + p(B) - p(A Ç B)

Ce qui s'écrit encore :

p(A ou B) = p(A) + p(B) - p(A et B)

Expliquons un peu d'où vient cette formule fort belle mais peu utile :

Un exemple d'application de cette propriété avec notre jeu de cartes est ce qui suit :

Quelle est la probabilité de tirer une dame ou un pic ?

L'événement tirer une dame ou un pic est la réunion des événements tirer une dame et tirer un pic. Ces deux derniers étant de vieilles connaissances.

Leur intersection est l'événement tirer la dame de pic.
La probabilité de leur intersection est donc égale à .

Ainsi donc :

p("une dame ou un pic")  = p("une dame") + p("un pic") + p("la dame de pic")

En conclusion, on a donc 11 chances sur 32 que la carte tirée soit une dame ou un pic. Une chose que l'on savait déjà...


Cette page ainsi que la quasi-totalité des éléments et de la programmation qui la composent ou qui en dépendent, ont été conçus et réalisés par Jérôme ONILLON. Elle est exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais. A la mémoire de M. Couve de Murville(1907 - 1999).
(c) AMLTI Décembre 1999/Janvier 2003. Tous droits réservés.